HtmlToText
l'accoudoir parce que même le canapé lit. recherche menu principal aller au contenu principal aller au contenu secondaire romans polar bande dessinee essais & docs jeunesse -interviews- musique pub ? navigation des articles ← articles plus anciens on se retrouve l’année prochaine… publié le 15/12/2014 par mikaël demets 3 le accoudoir souhaite vous un fin bonne d’année et te dit à 2015 la prochaine fois. tweet publié dans (publicités) | 3 réponses bienvenue à mariposa, de stephen leacock – éd. wombat publié le 05/12/2014 par mikaël demets répondre stephen leacock est considéré comme un écrivain humoristique. forcément, le livre datant de 1912, l’humour centenaire y est un peu désuet – et encore : dans la deuxième partie du roman notamment, leacock enchaîne les situations cocasses et les descriptions caustiques dont la drôlerie n’a pas pris une ride. le juge qui félicite l’accusé (son fiston qui a cassé la figure à un ennemi politique), le passage à la moulinette des clichés du grand amour ou le naufrage d’un bateau à vapeur dans 1,80 mètre d’eau restent des grands moments de n’importe quoi, au service d’une satire de la petite bourgeoisie de province, tyrannique, étroite d’esprit, vaniteuse et hypocrite, et de la rumeur qui, dans les petites villes, ne fait jamais dans la demi-mesure. mais bienvenue à mariposa rappelle surtout qu’avant d’être un écrivain pour faire rire, leacock (1869-1944) est un grand écrivain tout court. son oeuvre, si élégante, devient avec l’âge encore plus charmante. s’inscrivant dans cette longue tradition américaine des portraits de villes – de winnesburg-en-ohio de sherwood anderson à la fin du vandalisme de tom drury en passant par knockemstiff de donald ray pollock -, l’écrivain canadien nous emmène dans les rues ensoleillée de mariposa, pétulante bourgade imaginaire au bord d’un lac, où tout est beau et tout est tranquille. en apparence, du moins. entre les dettes de l’église, les incendies volontaires, les naufrages (en eaux peu profondes donc), les histoires d’amour torturées et les braquages de banque, il faut se méfier de l’eau qui dort. soyeuse mais toujours facétieuse, l’écriture de stephen leacock dégage, sous ses airs moqueurs, une profonde empathie pour ses personnages ridicules, et arrive plus d’une fois à glisser, mine de rien, vers l’émotion. l’ultime chapitre du roman, nimbé dans une nostalgie doucereuse, prouve à lui seul le talent de son auteur pour réussir, en quelques dizaines de pages, à tisser entre son petit monde cocasse et le lecteur des liens beaucoup plus étroits qu’il n’y paraît. il faut dire que les éditions wombat ont bien fait les choses avec ce splendide volume doré et cartonné illustré par le dessinateur seth. un choix d’une grande justesse, tant l’univers nostalgique et bonhomme du compatriote de leacock paraît en totale osmose avec l’atmosphère chaleureuse de mariposa. (d’ailleurs, ceux qui ont lu les bandes dessinées wimbledon green ou george sprott comprendront à quel point le roman de leacock a dû être une influence marquante pour seth.) assurément l’un des plus jolis livres parus cette année. sunshine sketches of a little town. traduit de l’anglais (canada) par thierry beauchamp. graphisme, illustrations et postface de seth. octobre 2014, 288 pages, 29 euros. tweet publié dans littérature américaine , romans | mots-clefs : amour , années 1910 , bourgeoisie , canada , donald ray pollock , george sprott , humour , mariposa , naufrage , nostalgie , portrait , province , satire , seth , sherwood anderson , stephen leacock , tom drury , ville , wimbledon green | laisser une réponse scottsboro alabama, de lin shi khan & tony perez – éd. l’echappée publié le 02/12/2014 par mikaël demets répondre le 25 mars 1931, une poignée d’hommes et de femmes s’infiltrent dans un train de marchandises pour gagner la ville de birmingham, espérant y trouver, pourquoi pas, de meilleures conditions de vie. découverts par la police ferroviaire, les hobos blancs sont expulsés de la ville, tandis que les neuf jeunes noirs du groupe, âgés de treize à dix-neuf ans, sont jetés en prison, accusés d’avoir violé les deux femmes blanches présentes. quatre jours plus tard, le procès est bouclé ; huit d’entres eux sont condamnés à mort. heureusement, l’intervention de l’international labor defense, un groupe communiste qui avait déjà participé à la défense de sacco et vanzetti, parvient à donner à cet événement local – et tragiquement banal – une résonance nationale, et même internationale. secourus par des avocats expérimentés et soutenus par une large campagne populaire, les « neuf de scottsboro » bénéficient d’un procès en appel, puis d’un autre. surtout, ils deviennent le symbole de cette justice blanche du sud rongée par un racisme accablant, mais aussi de l’oppression de toute une frange pauvre de l’amérique, noirs et blancs confondus, martyrisée par la crise de 1929. miraculeusement retrouvé à la fin des années 1990 dans une bibliothèque de l’université de new york, ce livre de linogravures fut réalisé en 1935, alors que ce fait divers crucial pour la cause noire aux etats-unis n’avait pas encore connu ses derniers dénouements juridiques. lin shi kahn et tony perez, artistes sur lesquels nous n’avons presqu’aucune information, construisent un récit en trois parties, élargissant l’histoire de scottsboro à celle de la communauté afro-américaine en général, de son déracinement africain par les marchands d’esclaves à son combat pour l’égalité et la dignité, aux côtés des blancs miséreux. magnifiques, alternant entre un trait rageur, caricatural et violent et des compositions plus allégoriques, les 118 linogravures rappellent comment ce principe de narration imagée participa au bouillonnement du prolétariat de l’entre-deux-guerres. si, contrairement aux travaux muets de lynd ward ou frans masereel par exemple, les illustrations sont ici accolées à des textes simples, percutants et directs, on retrouve dans scottsboro alabama la même ambition de s’adresser au plus grand nombre en optant pour un art dépouillé, puissant et particulièrement évocateur. quatre-vingts ans plus tard, devenu entre les mains des éditions l’echappée un objet superbe, ce pamphlet aussi beau qu’incisif dégage toujours la même virulence, à l’heure où l’affaire ferguson fait la une de nos journaux télévisés. traduit et postfacé par franck veyron, octobre 2014, 192 pages, 20 euros. préface de robin d.g. kelley, introduction de andrew h. lee, avant-propos original de michael gold. tweet publié dans bande dessinee , essais & documents | mots-clefs : alabama , années 1930 , chômage , communisme , etats-unis , exploitation , frans masereel , hobo , justice , ku klux klan , lin shi khan , lynd ward , noirs , pauvreté , procès , racisme , révolution , scottsboro , ségrégation , tony perez , train , viol | laisser une réponse aller simple pour nomad island, joseph incardona – éd. seuil policiers publié le 28/11/2014 par invite répondre par clémentine thiebault les jensen, une petite famille suisse à la perfection de dépliant publicitaire. paul, la quarantaine raisonnable, analyste prospère comme il se doit. iris, blonde, oisive et déprimée plus qu’il ne faut. lou et stanislas, les enfants entre premières rebellions et dernières régressions. le confort d’un quotidien propre et rangé, posé au bord d’un lac helvète où les salaires se mesurent en kilo. “ le juste milieu comme une hygiène de vie .” mais l’ennui et cette intrusion publicitaire, “ oubliez ce que vous savez des vacances. l’île de vos rêves vous aime déjà, iris. “nomad island resort .” sand doute la dernière occasion de s’offrir de vraies vacances trois semaines avant la reprise de l’école, alors vingt heures de carlingues, de salles d’attentes, de lumière artificielles, d’air vicié et de fatigue pour accéder au paradis. un caillou au milieu de l’océan indien, nature luxuriante et hôtel luxueux. mais des clôtures à l’eden, des comportements étranges, des manquements flagrants. la notion mê